En 2008, lors d’une mission à Humla, Adeline s’est rendue dans le village d’un de nos adolescents, village perché dans la montagne au-dessus de la rivière Karnali.

Elle venait apporter le sourire à une famille, par des photos, une lettre de son enfant retrouvé. C'est une maman très malade qui l’a accueillie, très maigre, toujours couchée.

Village de Humla

Village de Humla

Après de longues discussions, le père a accepté d’emmener sa femme à l’hôpital le plus proche, à Népalgunj : à 5 jours de marche, 1 jour en bus.
A son arrivée là-bas, voyant que cette femme venait d’Humla, elle a été renvoyée chez elle, sans aucun soin.

2 ans plus tard, j’ai eu la formidable chance d’accompagner Farid lors d’une nouvelle mission. J’ai rencontré cette femme, j’ai essayé d’échanger avec elle, je lui ai montré des photos de ma famille. Que d’émotions ressenties !
Elle était très faible, de grandes douleurs lui parcouraient le corps, mais tellement heureuse d’avoir des nouvelles de son fils, de se sentir aidée.

Farid, après de longues conversations, a réussi à nouveau à ce qu’ils refassent ce pénible voyage, cette fois-ci jusqu’à Katmandou, c’est encore plus loin, encore plus dur pour se déplacer. Une petite flamme d’espoir devait guider leurs pas, cet espoir d’aller mieux, de continuer à vivre. Que d’appréhensions, elle avait peur de mourir dans le bus.

Mais avec un énorme courage, ils sont partis. Un travailleur social de Karya les attendait et les a accompagnés lors de tous les rendez-vous, les différents examens médicaux étant pris en charge par l’association.

Une tuberculose a été diagnostiquée et soignée. La plus dure nouvelle fut annoncée par le médecin de l’hôpital : une tumeur, espérance de vie de 2 à 3 mois.

Des photos, des sourires...

Des photos, des sourires...

Après ces quelques jours à Katmandou, près de son fils, ses yeux avaient repris ce petit éclat de bonheur, elle avait même embellie. Elle est repartie dans son village avec des anti-douleurs et de la vitamine C, avec certainement au plus profond d’elle-même, l’espoir, la certitude de guérir.

Il y a un mois, elle est revenue à Katmandou car elle n’avait plus de vitamine C. Nouvel examen médical auprès du même médecin : "cette femme va très bien, elle est guérie".

Chacun analysera à sa façon cette histoire, mais la plus belle conclusion c’est que cette femme a retrouvé un petit bonheur, le bonheur d’une vie à Humla.

Redonner le sourire à un enfant égaré, c’est aussi participer au sourire retrouvé d’une mère, d’un père.