Le Népal est victime de personnes utilisant la pauvreté pour s’enrichir : les trafiquants d’enfants.

La source des trafics d’enfants se situe souvent dans les régions extrêmement pauvres du Népal, comme la plaine du Teraï dans le sud et les régions montagneuses isolées des sentiers touristiques. Dans certaines de ces régions, les populations souffrent encore de la famine comme au nord-ouest du Népal, à Humla, Bajura ou Jumla.

Village reculé du Mugu

Village reculé du Mugu ou sévissent les trafiquants

Dans la plupart des régions montagneuses, les maoïstes avaient jusqu'en Novembre 2006 un contrôle complet des villages et de leurs habitants. Ils n’hésitaient pas à ruiner des familles dans le but de financer leur révolution, à torturer et massacrer les villageois parce qu’ils étaient parfois soupçonnés d’être contre-révolutionnaires, à enrôler les enfants dans l’armée. De nombreux témoignages de tortures nous ont été rapportés par les enfants recueillis. Même si la guérilla est terminée depuis le cessez-le-feu de 2008, le pays reste très instable politiquement et la menace d’une reprise des armes est permanente.

Ces terres sont idéales pour les trafiquants qui peuvent agir sans le moindre risque d'être importunés. Ils promettent aux familles d’emmener leurs enfants sur Katmandou et de leur donner une éducation en école privée. Au Népal, une école privée est le symbole d’un enseignement de qualité et donc d’un avenir meilleur pour la famille entière. Les parents acceptent souvent cette offre, la priorité pour eux étant de sauver leurs enfants de la misère et d’assurer un futur revenu à la famille. En échange, les trafiquants demandent aux familles des sommes d’argent démesurées en comparaison au niveau de vie local, qu'elles ne peuvent se procurer qu’en s’endettant ou en vendant leurs biens. Par ailleurs, les papiers des enfants sont refaits ou falsifiés, et ils deviennent aux yeux de la loi des orphelins.

Les enfants sont ensuite déposés sur Katmandu, souvent sans aller à l’école, sans être nourris ni soignés, dans un lieu qui ne mérite pas le nom de maison, devant aller mendier pour le trafiquant. Les liens avec leur famille sont bien souvent rompus définitivement. De plus, une torture morale est appliquée aux enfants qui doivent mentir sur leurs origines, parfois changer d’identité. La majorité des enfants victimes de trafics ont entre 2 et 10 ans. Dans le meilleur des cas, les enfants sont secourus par des ONG, mais nombre d’entre eux n’ont pas cette chance, ils disparaissent via des réseaux de trafic plus importants au Népal ou à l’étranger, ils peuvent être adoptés illégalement alors qu’ils ont une famille au Népal, ils périssent parfois par manque de soin.

les enfants d'Humla

Les enfants d'Humla

C’est pour ces enfants et leurs familles que Karya s'est engagée.